Oublier ses ancêtres, c’est être un ruisseau sans source, un arbre sans racine…
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Designed by
Châtelneuf ???
Chatelneuf.
NOVUM-CASTRUM.
Châtel-Neuf,
Château
Neuf
vs
autrefois
qualifié
de
Bourg
;
de
l'arrondissement
de
Poligny.
canton,
perception
et
bureau
de
poste
de
Champagnole,
succursale
;
à
12
km
de
Champagnole,
37
de
Poligny,
38
de Lons-le-Saunier par la traverse et 52 par la route.
Altitude : 796 m ; du lac du Fioget. 744 m.
L'origine
de
Châtelneuf,
comme
bourg
féodal
est
parfaitement
connue.
Il
s'agit
de
savoir
si
ce
village
existait
avant
l'acte
d'association
intervenu
en
1285
entre
l'abbaye
de
Balerne
et
Jean
Châlon
Arlay
1er.
Nous
penchons
pour
l'affirmative.
Un
climat
du
territoire
porte
de
nom
de
Champ-du-Feu.
Lieu
d'assemblée
des
Druides
et
des
embages
dans
les
forêts
des
Vosges
et
des
Carnutes
s’appelait
aussi
Champ
du
Feu
ou
hochfeld.
Lorsque
les
Romains
se
furent
établis
sur
le
Mont
Rivel
au-dessus
de
Champagnole,
les
prêtres
gaulois
se
réfugièrent
probablement
dans
les
sombres
forêts
de
Loulle
et
de
Châtelneuf,
et
s’établirent
autour
des
lacs
du
Fiogay,
de
Narlay
et
de
Maclu,
considérés
comme
sacrés.
Leur
présence
dans
ces
lieux
se
trahit
par
les
nombreuses
croyances
qui
peuplent
ces
bois
d’esprits,
de
sylphes
et
de
chasseurs
sauvages.
Le
nom
de
«
Chasseaux
»,
que
porte
un
vaste
terrain,
rappelle
le
souvenir
d’habitations
détruites
;
ceux
de
«
Grande-Vie
»,
de
«
Pérou
»,
indiquent
la
trace
d’anciens
chemins
qui
venaient
aboutir
à
la
bourgade
romaine
de
Champagnole.
II
est
question
de
la
Chaux-des-Crotenay,
village
voisin
de
Châtelneuf,
sous
la
dénomination
de
«
Protonacum
»,
au
lieu
de
«
Crotonacum
»,
dans
un
diplôme
de
l’empereur
Lothaire
Ier,
de
l’an
855,
en
faveur
de
l’abbaye
de
Saint-Claude.
M.
D.
Monnier
a
cru
qu’il
s’agissait
dans
ce
titre
de
Crotenay
mais
il
s’est
trompé.
L’abbaye
de
Château
Chalon
a
de
tout
temps
possédé
l’église
et
les
dîmes
de
Crotenay,
tandis
que
celle
de
Saint-Claude,
représentée
par
le
prieuré
d’Arbois,
avait
celle
de
la
Chaux-des-
Crotenay.
Cette
date
de
855
prouve
pour
la
haute
antiquité
de
ce
dernier
lieu
et
des
villages
environnants.
Du
reste,
une
preuve
tout
à
fait
décisive
en
faveur
de
notre
opinion,
c’est
le
nom
même
de
Châtelneuf,
qui
fait
supposer
un
château
plus
ancien.
Le
château
dont
on
voit
encore
les
ruines,
a
été
construit
postérieurement
à
1285.
Celui
qui
le
précéda
occupait
le
sommet
d’un
roc
escarpé,
qui
se
trouve
entouré
de
forêts
à
un
kilomètre
au
sud
du
village.
Son
emplacement,
appelé
au
«
Châtelet », a conservé quelques vestiges qui paraissent remonter à la période gallo-romaine.
L'histoire
de
Châtelneuf
est
entièrement
inconnue
avant
la
fin
du
XIIIe
siècle.
À
cette
époque,
l'abbaye
de
Balerne
avait
opéré
de
grands
défrichements
dans
nos
montagnes
;
mais
les
usurpations
et
les
violences
auxquelles
elle
était
exposée
de
la
part
des
sires
de
Monnet
et
de
Montsaugeon,
de
la
Chaux,
de
Château
Villain,
déterminèrent
les
religieux
à
choisir
pour
protecteur
Jean
de
Chalon-Arlay
1er
qui
s'établissait
défenseur
de
la
plupart
des
abbayes
du
Scoding.
Ils
achetèrent
sont
appui par de couteux sacrifices.
Au
mois
d'avril
1285,
ce
prince
fut
associé
à
tous
les
biens,
droit
et
revenus
temporels
du
monastère,
à
charge
de
les
défendre.
En
signe
de
reconnaissance
il
promit
de
payer
chaque
année
au
religieux
une
maille
d'or
sur
le
grand
autel
de
l'abbaye,
après
la
cérémonie
de
l'offertoire,
le
jour
de
la
fête
de
St
Pierre.
Jean
de
Châlon
fit
aussitôt
construire
une
forteresse
à
Châtelneuf
qui
devint
le
chef-lieu
d'une
châtellerie
importante.
Des
habitations
nombreuses
ne
tardèrent
pas
à
se
grouper autour du château et donnèrent naissance au bourg.
*
Franchise
en
1295,
le
sire
d’Arlay
et
l’abbé
de
Balerne
accordèrent
une
charte
de
franchises
aux
habitants
du
bourg
de
Châtelneuf
(qui
devint
le
chef-lieu
d'une).
Les
principales
dispositions
de
cet
acte
se
trouvèrent
rapporter
au
titre
des
droits
seigneuriaux.
*
Seigneurie.
Elle
comprenait
le
Bourg,
chef-lieu,
le
Frasnois,
la
Fromagerie,
Menetrux
en
Joux,
Chevrotaine,
Chambly, Doucier, Pillemoine, Saffloz, le Saut Girard, Saugeson, le Vaudioux, et la Billaude, où était un moulin en 1431.
* Seigneur. Les abbés de Balerne et les sires d’Arlay possédaient cette seigneurie par moitié.
*
Droits
seigneuriaux.
Les
seigneurs
avaient
la
justice
haute,
moyenne
et
basse,
droit
d'instituer
un
bailli,
un
prévôt
communal,
un
lieutenant,
un
procureur,
un
scribe,
des
sergents
et
des
forestiers,
les
épaves,
la
propriété
des
lacs
de
Fioget,
de
Narlay
et
de
Maclu,
la
banalité
des
fours,
dont
les
habitants
furent
affranchis
en
1382,
des
moulins,
des
foules,
des
battoirs,
et
des
cours
d'eaux.
Les
sujets
ne
pouvaient
pêcher
dans
les
lacs
à
peine
de
60
sols
d'amende;
ceux
qui
tiraient
des
bêtes
sauvages
devaient
apporter
dans
les
vingt-quatre
heures,
d'une
biche,
l'épaule
droite,
d'un
sanglier
la
hure
et
d'un
ours
la patte droite dont l’abbé de Balerne recevait moitié et le sire d’Arlay ou son prévôt l'autre moitié.
Chaque
année,
ils
devaient
faire
montre
d'armes,
armés
et
accoutrés
convenablement
devant
le
prévôt,
et
comparaître
devant
cet
officier
le
jour
de
fête
de
St
Pierre,
pour
entendre
la
lecture
de
l'acte
d'association
de
1285
et
des
diverses
ordonnances les concernant.
Ceux
qui
faisaient
les
fourneaux
à
charbon
et
en
menait
vendre
le
produit
hors
de
la
seigneurie
devait
dix
blancs
par
an.
Les
taverniers
devaient
chaque
année
une
coupe
de
vin,
les
cordonniers
une
paire
de
chaussures
(souliers),
les
boulangers
12
deniers.
Les
marchands
forains
devaient
sur
tous
les
objets
qu'ils
vendaient
le
septième
du
prix.
Les
seigneurs
avaient en outre le droit de lods ; de retenue et d’échantillonnage des poids et mesures et les amendes.
Dictionnaire
géographique,
historique
et
statistique
des
communes
de
la
Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent, classés par département
par
A.
ROUSSET.
Tome
II
Département
du
Jura.BESANCON.
BINTOT.
Imprimeur Libraire. Place St. Pierre. 1854.
Un mot sur l'histoire de Châtelneuf. Par Louis Abel Girardot
Le
pays
compris
entre
Ney
et
Bonlieu,
entre
Marigny
et
Chaux-des-Crotenay,
formait
il
y
a
700
ans
une
vaste
paroisse
qui
avait
une
église
à
Cognosch
village
aujourd'hui
détruit,
situé
entre
Ney
et
Champagnole,
dans
l'endroit
appelé
Combe
de
la
Vieille
Église.
L'abbaye
de
Balerne,
fondée
vers
l'an
1100
devient
propriétaire
de
toute
cette
paroisse.
Elle
s'associa
par
moitié
en
1285
avec
le
Seigneur
d'Arlay,
Jean
de
Chalon,
qui
se
chargea
de
défendre
ce
pays
contre
les
pillages
qui
s'y
commettaient
et
qui
ont
valu
à
une
localité
le
nom
de
PILLEMOINE.
En
conséquence
Jean
de
Chalon
fit
aussitôt
construire
à
Châtelneuf
un
château
fort
où
les
seigneurs
entretinrent
une
garnison
pour
protéger
le
pays
qui
leur
appartenait
et
qui
prit
le
nom de Seigneurie de Châtelneuf.
Vers
le
même
temps,
Jean
de
Chalon
et
l‘abbé
de
Balerne
firent
construire
l'église
de
Châtelneuf
et
entourer
de
murs
le
haut
du
village
entre
le
château
et
l'église.
Dans
cette
enceinte
fortifiée
on
entrait
par
des
portes
d'une
défense
facile
;
des
habitants
vinrent
s'établir
:
le
«
lieu
nouveau
Châtelneuf
»
comme
le
dit
une
charte
de
1323
fut
ainsi
nouvellement
habité
vers
1295.
Ce
pays
avait
déjà
pourtant
des
habitants
à
une
époque
bien
plus
reculée
:
les
hommes
de
l'Époque
de
la
Pierre
et
du
Bronze,
qui
se
servaient
d'outils
de
pierre
dure,
polie
et
plus
tard
d'outils
de
bronze,
ont
laissé
de
ces
outils
de
pierre
à
l'emplacement
du
Château
et
près
du
Fioget.
Plus
tard
les
gallo-romains
ont
élevé
le
retranchement
du
Châtelet,
où
nous
avons
trouvé
il
y
a
quelques
années
quelques-unes
de
leurs
armes
;
enfin
des
sépultures
au
milieu
du
village
(jardin
tug)
et
des francisques trouvées près de Châtelneuf montrent que ce pays était habité à l'époque mérovingienne.
Mais
les
termes
que
nous
venons
de
rappeler
indiquent
que
les
anciens
habitants
avaient
disparu
vers
1285
et
qu'un
nouveau
centre
d'habitation
dut
alors
son
existence
à
l'esprit
d'organisation
des
seigneurs
propriétaires
de
ce
pays.
Les
seules
localités
de
la
Seigneurie
de
Châtelneuf
en
1285
était
Orla
(Loulle)
Monté
Supra
Mugnet
(Mont-sur-Monnet),
Essart
Floz
(Saffloz)
Douce
(Doucier)
Songesson,
(Chevrotaine),
Chamblu
(Chambly)
Menestru
(Menestrux)
et
Narlay,
ainsi
que
Fiogeay (Fioget).
Le
Bourg
nouveau
de
Châtelneuf
devint
bientôt
très
prospère
grâce
à
une
charte
de
franchises
des
plus
libérales
donnée
par
les
seigneurs
en
1295
et
renouvelée
en
1323
qui
assurait
aux
habitants
de
nombreux
avantages.
Ils
avaient
une
administration
municipale,
composée
de
peu
d'hommes
élus
par
eux
et
s’honoraient
du
titre
de
«
Bourgeois
»,
les
droits
comme
les
devoirs
de
chacun
étaient
fixés
par
la
charte
d'une
manière
précise
et
les
charges
envers
des
seigneurs
étaient
fort
modérées.
Un
bailli
où
prévôt
communal,
qualifié
plus
tard
de
juste
chatelin,
représentait
les
seigneurs,
rendait
en
leur
nom
la
justice
sauf
pour
les
cas
réservés
aux
assises
qui
se
tenaient
annuellement
en
août
par
envoyé
spécial
des
seigneurs.
Un
notaire
recevait
les
actes
et
ils
étaient
scellés
ensuite
par
le
prévôt
du
«
sel
dont
on
use
en
la
cour
de
Châtelneuf
»
disent
les
actes
du
14e
siècle.
Un
marché
le
jeudi
de
chaque
semaine
et
deux
fois
par
an
le
29
juin
et
le
11
novembre
attiraient
les
étrangers
et
donnaient
lieu
à
un
certain
trafic.
La
situation
du
Bourg
sur
le
chemin
de
Salins
à
la
Haute
Montagne,
qui
passe
par
la
vieille
«
Grand’vie
»
et
le
grand
chemin
puis
la
vie
de
la
Joux
favorisait
d'ailleurs
le
développement
du
commerce
et
de
l'industrie.
Les
seigneurs
avaient
appelé,
de
1295
en
leur
accordant
les
avantages
spéciaux,
les
Péleu
de
Saint-Claude
(alors
Saint
Oyau
de
Joux),
pour
établir
à
Châtelneuf
une
forge
qui
existait
encore
en
1593
à
l'emplacement
du
Chalet
actuel.
Des
marchands,
des
tisserands
et
fabricants
de
draps
des
cordonniers
etc.
s’y
étaient
en
outre
établi.
Leurs
poids
et
mesures
étaient
soumis
à
une
vérification
annuelle.
Enfin,
les
murailles
du
bourg
le
mettaient
à
l'abri
d'un
coup
de
main
et
le
Château
avec
sa
garnison
assurait
aux
habitants
une
protection
plus
efficace
encore
et bien précieuse dans ces temps souvent si troublés.
L'Église
qui
a
subi
de
nombreuses
modifications
à
diverses
époques
avait
été
ornée
et
décorée
pour
la
première
fois
par
Béatrix
de
Vienne,
veuve
de
Jean
de
Chalon,
dont
on
parlait
encore
avec
vénération
au
siècle
dernier,
à
cause
de
ses
bienfaits.
On
célébrait
la
dédicace
de
cette
Église
le
15
septembre.
Dès
1328
par
une
décision
du
St-Siège
elle
possédait
les
caractères
d'une
église
paroissiale,
c'est-à-dire
avec
des
fonts
baptismaux
et
un
cimetière,
le
Frasnois
et
le
Vaudioux
en
dépendaient
ainsi
que
la
Billode,
la
Marche
dessus,
le
Fioget,
Bataillard
et
Pannessières
mais
cette
paroisse
de
Châtelneuf
restait pourtant elle-même sous l'administration du curé de Loulle qui la faisait desservir par un vicaire résident à Châtelneuf.
Le
clocher
était
placé
en
avant
du
chœur
sur
le
Transept
comme
à
Sirod,
mais
il
s'écroula
vers
1785,
un
porche
de
style
gothique
comme
le
chœur
et
ornée
de
statues,
occupait
alors
l'emplacement
du
clocher
actuel.
Il
fut
démoli
lors
de
la
construction
de
ce
dernier
en
1830.
La
grande
fenêtre
ogivale
du
fond
du
chœur
était
garnie
de
beaux
vitraux
où
l'on
voyait
les
armoiries
des
de
Chalon,
comme
à
la
clef
de
la
voûte
du
chœur
ainsi
qu'un
St-Jean
une
vierge
etc...
La
Chapelle
de
droite
dite
chapelle
de
la
très
Ste
Vierge
ou
Chapelle
du
Rosaire,
paraît
avoir
été
dédiée
à
l'origine
à
St-Antoine
et
à
St
Loup.
Un
autel
de
N.
D.
du
Rosaire
aurait
été
érigé
au
17e
siècle
à
la
suite
d'une
fondation
de
messe
faite
par
Barbe
Baudot.
La
Chapelle
de
gauche
où
se
trouve
à
présent
une
statue
du
Sacré-Cœur,
aurait
été
primitivement
dédiée
à
St
Pierre
apôtre
;
mais elle se trouvait fort délabrée en 1675 lors de la visite de l'archevêque de Besançon.
La
Confrérie
du
St-Esprit
obtint
d’y
faire
des
exercices
religieux,
la
fit
rétablir
en
même
temps
que
l'on
construisait
la
sacristie
et
il
fonda
des
messes
;
de
la
sorte
on
l’a
dès
alors
appelée
Chapelle
du
St
Esprit.
Une
petite
statue
de
la
Ste
Vierge
fort
ancienne,
se
voyait
dans
cette
Église
;
elle
est
actuellement
conservée
par
M.
le
Curé
à
qui
nous
l’avons
indiquée
après
l'avoir retrouvée sur les combles.
Parmi
les
reliques
conservées
dans
l'église
de
Châtelneuf
et
qui
étaient
l'objet
d'une
grande
dévotion,
on
vénérait
tout
particulièrement
un
morceau
du
bois
de
la
vraie
Croix
;
au
commencement
du
18e
siècle
on
considérait
déjà
cette
précieuse
relique
comme
se
trouvant
dans
cette
Église
de
temps
immémorial
;
il
ne
serait
pas
surprenant
qu'elle
eût
été
placée dès les premiers temps de l'existence du Bourg de Châtelneuf.
Enfin
une
institution
charitable,
bien
précieuse,
avait
été
établie
à
Châtelneuf,
probablement
dès
le
14e
siècle
et
qui
ne
disparut
qu'après
la
vente
de
ses
biens,
comme
domaines
nationaux
en
1790.
C’est
la
Confrérie
du
Saint-Esprit
qui
avait
tout
spécialement
pour
but
l'entretien
des
bonnes
relations
entre
les
habitants,
le
maintien
des
bonnes
mœurs
et
le
secours
de
Pauvres.
Les
seigneurs
avaient
largement
doté
cette
association
de
fonds
francs
d'Impôts
;
en
1722
elle
possédait
56
journaux
de
terres,
principalement,
les
Boulachons
(14
journaux)
24
journaux
aux
verrières,
3
à
la
Fuly,
3
à
Combe
au
Bouc
et
5
à
Pannessières.
La
location
jointe
aux
produits
de
diverses
fondations
pieuses
lui
assurait
un
revenu
annuel
relativement
élevé. Il atteignait 200 livres environ au 18.
Les
habitants
les
plus
notables
tenaient
tout
à
l'honneur
de
faire
partie
de
cette
confrérie.
Elle
était
administrée
par
des
prud'hommes
élus
par
les
confrères
qui
rendaient
leurs
comptes
chaque
année
en
assemblée
générale
de
ceux-ci.
Les
confrères
devaient
s'employer
à
prévenir
les
différends,
à
arranger
et
éteindre
les
procès
pour
les
arbitrages
amiables,
enfin
à secourir de toute façon les malheureux.
Les
comptes
du
18e
siècle,
les
seuls
qui
soient
conservés
nous
montrent
cette
association
religieuse,
employant
ses
revenus
pour
secourir
les
malades
pauvres,
en
leur
procurant
les
soins
gratuits
du
médecin
et
leur
fournissant
les
médicaments
ainsi
que
le
pain,
du
bouillon
et
de
la
viande
etc...
Puis
se
chargeant
des
frais
d'instruction,
donnant
des
secours
en
argent
aux
orphelins
et
aux
indigents
payant
les
mois
d’école
de
12
à
15
enfants
pauvres
;
enfin
utilisant
le
reste
de ses revenus à l'entretien de l'Église, à des cérémonies religieuses et à des prières pour les confrères défunts.
Une
école
existait
bien
anciennement
à
Châtelneuf
et
les
nombreuses
signatures
sur
les
vieux
registres
montrent
que
l'on
tenait
à
l'instruction
dans
ce
pays.
On
constate
l'existence
de
cette
école
en
1624
et
nous
avons
pu
former
une
liste
complète des maîtres qui ont enseigné depuis 1676 jusqu'à présent.
L'État de Châtelneuf
L'État
prospère
du
Bourg
de
Châtelneuf
a
cessé
depuis
bien
longtemps.
Le
château
fut
détruit
à
une
époque
qui
ne
peut
encore
être
fixée
avec
certitude,
quoi
qu'on
en
ait
pu
dire,
la
peste
de
1629
enlève
une
grande
partie
de
la
population
et
en
1639
le
village
fut
brûlé
entièrement
par
l'ennemi
sauf
l'église
et
les
deux
maisons
les
plus
proches.
La
famine
et
la
peste
si
terrible
de
cette
époque
dans
toute
la
Franche-Comté
firent
encore
sans
doute
de
grands
ravages
parmi
les
malheureux
habitants.
En
1657,
il
ne
s'y
trouvait
(hameaux
compris)
que
109
habitants
parmi
lesquels
35
seulement
appartenait
aux
familles qui peuplèrent ce pays avant l'incendie et les pestes de 1629 et 1640.
Depuis
ces
funestes
événements,
le
village
s’est
en
partie
déplacé.
Une
partie
des
habitants
sont
établis
au
pied
de
la
montagne
du
château,
ont
construit
le
bas
du
village
;
il
n'y
existait
auparavant
que
la
maison
Pellerier
Joseph
qui
avait
été
construite
vers
1580.
Les
murailles
du
bourg
et
celles
du
château
ont
servi
à
ces
constructions,
comme
au
relèvement
d'une
partie du haut du village après 1639.
-
C'est ce qui explique la disparition complète de ces fortifications (1).
Enfin
la
population
de
Châtelneuf
après
avoir
atteint
350
habitants
sur
la
fin
du
siècle
dernier
n'en
possède
aujourd'hui
guère plus de la moitié.
La
situation
de
Châtelneuf
dans
un
pays
peu
fertile
et
de
difficile
accès
était
trop
défavorable
pour
lui
permettre
de
remplir
le
rôle
de
chef-lieu
du
pays,
que
ses
fondateurs
avaient
voulu
lui
donner.
Aussi
son
importance
cesse-t-elle
avec
la
disparition du régime féodal.
Les
guerres,
les
pestes,
les
incendies
étaient
venus
arrêter
son
développement
du
15e
au
17e
siècle
;
puis
la
(division)
modification
des
divisions
territoriales
;
mais
surtout
l'absence
de
cours
d'eau
et
l'éloignement
des
voies
de
communication,
depuis
que
la
voie
de
Salins
à
la
haute
montagne
a
cessé
d'y
passer
pour
suivre
le
défilé
de
Cornu,
ont
réduit
notre
bourg
au
rang
de
simple
petit
village.
Au
contraire,
Champagnole
qui
avait
seulement
177
habitants
en
1657,
mais
qui
est
admirablement située, est devenue une ville et prend de plus en plus d'importance.
Notre
famille
a
pourtant
tenu
à
se
maintenir
à
Châtelneuf,
bien
qu'à
diverses
époques
quelques-uns
de
ses
membres
se
soient
établis
à
Champagnole
à
Loulle,
etc…
De
toutes
les
familles
qui
habitaient
notre
bourg
au
Moyen-Âge
deux
seules
y sont représentés : Les Pellerier et les Girardot.
À
présent
que
nous
connaissons
les
principaux
traits
de
l'histoire
du
pays
qu'ont
habité
nos
ancêtres
et
les
institutions
du milieu où ils ont vécu, nous pouvons chercher à les connaître eux-mêmes.
Les
guerres
de
1664
et
1674
paraissent
avoir
été
funestes
à
notre
village,
car
en
1688
on
y
trouve
seulement
:10
maisons,
11
feux,
20
hommes,
20
femmes,
22
enfants,
2
vallées,
4
servantes,
soit
73
habitants.
Et
cette
population
est
si
pauvre qu'elle possède seulement 13 chevaux,5 poules,30 vaches, 30 veaux, 4 moutons et 6 chèvres.
à suivre avec l’histoire des familles de Châtelneuf …